portière

portière

1. portière [ pɔrtjɛr ] n. f.
• 1587; de porte
1Tenture qui ferme l'ouverture d'une porte, ou en couvre le panneau. « Les portières pendent à plis lourds sur le tapis » (France). Portière de perles, de lanières, d'un magasin.
2Porte (d'une voiture, d'un train). Abaisser, baisser la vitre d'une portière. Passer la tête à la portière. Défense de se pencher à la portière des trains en marche. « On fermait les portières, on sifflait, nous avons eu bien juste le temps de regagner notre voiture » (Zola). « Ils entrèrent dans l'auto, il ferma à clé la portière de droite et poussa le taquet de celle de gauche » (Sartre). Portières avant, arrière.
portière 2. portière [ pɔrtjɛr ] adj. f. et n. f.
• 1350; de 1. porter
1Agric. Se dit d'une femelle qui porte ou est en âge de porter des petits. Brebis portière.
2 N. f. Techn. Assemblage de plusieurs bateaux formant une des travées d'un pont de bateaux. Portière de pont.

portière adjectif féminin (de porter) Se disait de certaines femelles domestiques en âge de faire des petits, en état de gestation. ● portière nom féminin (de porte) Porte d'une voiture, d'une cabine de camion, d'une voiture de chemin de fer. Rideau ou tapisserie servant à remplacer ou à masquer une porte.

portière
n. f.
d1./d Tenture destinée à masquer une porte.
|| (Afr. subsah.) Panneau de bois sculpté fermant à demi l'entrée d'une case.
d2./d Porte d'automobile, de voiture de chemin de fer.

I.
⇒PORTIÈRE1, subst. fém.
A. —Rideau, tenture qui masque l'entrée d'une pièce ou qui double la porte fermant cette entrée. Portière à demi levée; portière en perles; écarter une portière. La portière relevée laissait voir une portion du boudoir (DUMAS père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.685). Ces deux phrases que Godefroid entendit à travers la porte, ou plutôt devina, car une portière étouffait les sons, lui fit pressentir la vérité (BALZAC, Initié, 1848, p.387). En enfilant des perles sur des brins métalliques découpés dans une fine aiguille à tricoter (...), on pourra faire des portières et rideaux formés de fils parallèles pendants placés assez près les uns des autres (P. ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p.98).
SYNT. Portière de cabinet de toilette, de salon; portière en/de brocart, de cuir, de damas, de soie, de tapisserie; fermer, laisser retomber, soulever, tirer une portière; être caché par une portière.
P. anal. Il disparaît, en pinçant sa mince bouche saignante, sous une portière de verdure (COLETTE, Vagab., 1910, p.56).
Portières capitonnées. Porte double formée d'une étoffe fixée par des clous sur un châssis mobile. La directrice des classes élémentaires, Mademoiselle Fayet, me reçut dans un cabinet solennel, aux portières capitonnées (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.25).
B. —Plus usuel. Panneau mobile qui, dans la carrosserie d'un véhicule (principalement automobile et voiture de train), obture l'ouverture par laquelle les passagers montent et descendent. Portière avant; portière d'automobile; claquement de portière; ouvrir une portière; se pencher à la portière. Ce que j'aperçus d'abord, ce fut le voile bleu de Madeleine, qui flottait à la portière de la voiture (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.96). Il y eut une longue embrassade, puis un employé ferma les portières et le train se mit en route. Ils étaient seuls (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, En wagon, 1885, p.60):
♦ S'il est courant de redresser une portière ou une aile de Frégate (...) même fortement endommagée, le même travail sera plus difficile, voire impossible sur une carrosserie en métal léger ou en plastique...
CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.298.
SYNT. Portière armoriée; portière arrière, latérale; portière basse de calèche; portière de diligence, de fiacre, d'omnibus, de taxi, de train, de wagon; portière avec glace, sans jour; glace, poignée, serrure de portière; fermeture automatique des portières (du train); claquer une portière; passer la tête, regarder à/par la portière; s'agripper à la portière.
P. anal. [En parlant d'un compartiment de train] La portière de ce compartiment, donnant sur le couloir, avait été fermée à Paris (...). Mais cette portière n'avait été fermée ni extérieurement à clef par l'employé, ni intérieurement au verrou par les Darzac (G. LEROUX, Parfum, 1908, p.29).
À la portière. Près de la portière.
♦[En étant à l'intérieur du véhicule] Place à la portière; être assis à la portière. Je maudis mon engourdissement de m'avoir empêché pendant une grosse heure au moins de m'appliquer à regarder des sites si nouveaux pour moi (...) et je me mis à la portière (VERLAINE, OEuvres compl., t.5, Quinze jours en Holl., 1893, p.213).
♦[En étant à l'extérieur du véhicule] Debout à la portière; cavalcader à la portière; rester, venir, s'élancer, se précipiter à la portière (pour l'ouvrir); être escorté à la portière. La jeune Émilie boudait dans un coin contre M. Auguste, qui avait refusé de prendre place auprès d'elle dans la gondole pour se donner le plaisir de caracoler à la portière sur un cheval de louage (JOUY, Hermite, t.2, 1812, p.219). Deux ou trois fois même, elle était venue en fiacre et voilée à l'atelier de la rue Oberkampf, demander Jack que ses compagnons purent voir à la portière, causant avec une femme encore jeune (A. DAUDET, Jack, t.2, 1876, p.226).
Rem. En parlant d'une automob., on utilise plus souvent auj. dans la lang. comm. le synon. porte (v. porte1 II B 1).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. portière2 et fém. de portier. Ac. 1694, 1718: -iere; dep. 1740: -ière. Étymol. et Hist.1. 1587 «tenture qu'on met devant une porte pour ornement ou pour empêcher le vent d'entrer» (L'Inventaire de P. de la Setta, Marseille ds HAVARD 1890); 2. 1611 «ouverture qui est de chaque côté d'un carosse» (COTGR.). Dér. de porte1; suff. -ière. Fréq. abs. littér.:1434. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1754, b) 3612; XXes.: a) 2403, b) 1220.
II.
⇒PORTIÈRE2, adj. fém.
[En parlant d'une femelle d'animal domestique mammifère] Qui est pleine, ou en âge de porter. Brebis, jument portière. (Dict. XIXe et XXes.).
Empl. subst. fém. Matrice d'une femelle d'animal domestique. Jeter sa portière. Renversement de la matrice. On dit que la femelle a jeté sa portière (...). Cet accident survient pendant la mise bas (...). Ceci se voit chez toutes nos espèces domestiques, mais frappe surtout les brebis (GARCIN, Guide vétér., 1944, p.121).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. portière1 et fém. de portier. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. Adj. 1326 «en parlant d'une femelle, en âge de porter des petits» brebis portières (Revenus des terres de l'Art., Arch. KK 394, f° 47 r° ds GDF.). B. Subst. 1. 1458 «femelle qui porte» (ARNOUL GREBAN, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 4731); 2. 1573 «utérus de la vache» (J. A. DE BAIF, OEuvres, f° 24 r° ds GDF.). Dér. de porter1; suff. -ière.

1. portière [pɔʀtjɛʀ] n. f.
ÉTYM. 1587; de porte, et suff. -ière.
1 Tenture, rideau qui ferme l'ouverture d'une porte, ou en couvre le panneau (→ Atténuer, cit. 10). || Portières de velours, de tapisserie (→ Filtrer, cit. 12; point, cit. 60). || Portières de Smyrne (→ Luxueux, cit. 1). || Portière de perles, de lanières.
1 (…) montant les trois degrés qu'il vit conduire à une portière de soie bariolée à fond rouge, il écarta l'étoffe, entra dans une vaste salle (…)
A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 252.
2 Les rideaux des fenêtres sont tirés, les portières pendent à plis lourds sur le tapis.
France, le Livre de mon ami, Livre de Pierre, Préface.
3 (…) dans la grande chaleur des salons d'alors, fermés de portières, et desquels ce que les romanciers mondains de l'époque trouvaient à dire de plus élégant, c'est qu'ils étaient « douillettement capitonnés ».
Proust, À la recherche du temps perdu, Pl, t. I, p. 595.
2 (1611). Porte (d'une voiture, d'une automobile, d'un train). Porte.REM. On emploie aussi souvent porte que portière en ce sens; les portes à fermeture automatique et à vitres fixes de certains trains ne sont pas nommées portières. — Vitre, loquet (cit. 2), poignée d'une portière. || Abaisser, baisser la vitre d'une portière (→ Four, cit. 8). || Passer (cit. 119) la tête à la portière. || Défense de se pencher à la portière des trains en marche. || Regarder par la portière (→ Caramel, cit.). || Louis XIV voyageait toutes portières ouvertes (→ Frileux, cit. 6). || Ouvrir, fermer une portière (→ 2. Lieu, cit. 32; péniblement, cit. 3). || Portières de train qui claquent (→ Démarrer, cit. 3). || Automobile à deux, quatre portières; portières avant, arrière.
4 (…) cette même fille, apparemment instruite par une odieuse confidence, n'a pas quitté la portière de la voiture, ni cessé de me regarder (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, CXXXV.
5 On fermait les portières, on sifflait, nous avons eu bien juste le temps de regagner notre voiture (…)
Zola, la Bête humaine, III.
6 Mets-toi au fond de la voiture, ajouta-t-il avec sollicitude. Tu pourras étendre un peu tes jambes; moi je dormirai au volant. Ils entrèrent dans l'auto; il ferma à clé la portière de droite et poussa le taquet de celle de gauche.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 163.
————————
2. portière [pɔʀtjɛʀ] adj. f. et n. f.
ÉTYM. 1350; de 1. porter.
1 Adj. Agric. Qui porte ou est en âge de porter des petits. || Brebis portière.Lice portière : chienne de chasse destinée à la reproduction.
2 N. f. Vx. Utérus de vache, de brebis.
3 N. f. (1869). Techn. Assemblage de plusieurs bateaux formant une des travées d'un pont de bateaux. || Portière de pont.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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